Par  Sandra BRINGAY LIRMM-CNRS-UM, UMR 5506 Université Paul Valéry Montpellier 3

La Plateforme Française d’Intelligence Artificielle a accueilli la troisième conférence sur les Applications Pratiques de l’Intelligence Artificielle (APIA 2017) les 3 et 4 juillet 2017 à Caen.

Les recherches en Intelligence Artificielle (IA) menées ces dernières années ont abouti à des résultats prometteurs. L’IA se trouve au cœur de nombreuses applications, très performantes, qui révolutionnent notre vie quotidienne et d’autres très prometteuses sont en passe de le devenir.

Le premier objectif de la conférence a été de faire un tour d’horizon des applications concrètes qui couronnent de succès l’opérationnalisation de l’IA. Quelles sont les applications qui s’appuient sur de l’IA ou qui nécessitent de l’IA ? Du système de surveillance militaire au système d’aide au diagnostic médical, du climatiseur à l’assistant personnel, du système d’aide à la conduite à l’analyse de données massives, etc., les applications sont nombreuses. Qu’elles soient industrielles, sociétales, économiques, politiques, environnementales, artistiques ou autres, la conférence a été l’occasion de présenter des applications concrètes et des travaux dont l’objet d’étude n’est pas uniquement des cas de laboratoire.

Le deuxième objectif est de voir comment ces applications concrètes font remonter des verrous scientifiques que l’IA doit résoudre pour démocratiser encore plus son utilisation. Par exemple, comment la prise en compte des réalités concrètes vues dans leur globalité amènent la prise en compte par l’IA de problèmes complexes décuplés qu’il n’est pas possible de rendre compte dans des approches réductionnistes de problèmes de laboratoire ? L’IA est-elle suffisamment expressive et intelligible pour être utilisée ? Est-elle fiable et robuste ? Est-elle capable de passer à l’échelle ? Quels sont les problèmes éthiques liés à son utilisation ? Finalement, la conférence a montré comment les applications concrètes apportent des problématiques fondamentales et comment des recherches fondamentales apportent des solutions à des problèmes complexes difficiles à résoudre sans IA.

Le comité de programme était composé de plus de 80 chercheurs dont la moitié était des industriels d’horizons divers (grands groupes, PME, indépendants, public, privé, etc.). Chaque papier a été relu par au moins 2 à 4 relecteurs avec à chaque fois une équité entre académiques et non-académiques. Cette équité avait pour but de différencier les apports théoriques et les apports applicatifs.

Parmi 17 articles soumis, 9 articles ont été retenus (52,9% d’acceptation) pour une présentation longue de 30m. Parmi 7 démonstrations soumises, 4 ont été retenues (57,1% d’acceptation). Les 4 démonstrations ont été présentées dans une session commune de la plateforme PFIA (APIA/IAF/JFSMA). Les démonstrations ont été incluses dans les actes et ont donné lieu à une présentation lors d’une session de APIA aussi longue que les articles longs. Des démonstrations communes avec deux autres conférences hébergées dans la plateforme (IAF et IC) ont également donné lieu à une présentation orale de 30m mais n’ont pas été incluses dans les actes de APIA. La conférence APIA a également donné lieu à deux exposés d’entreprises sponsors de la plateforme PFIA. Sur les 9 articles retenus, 4 papiers ont été sélectionnés et seront proposés pour un numéro spécial de la revue d’Intelligence Artificielle RIA.

Dans cette édition de APIA 2017, les thèmes abordés par les auteurs ont couvert différents aspects de l’IA. Ainsi, les approches décrites s’intéressent à des thèmes variés comme l’ingénierie de la connaissance, les méthodes d’apprentissage, la modélisation statistique, la théorie des jeux, les systèmes experts, le web des données et les données liées. Les domaines d’application sont également très diversifiés : la formation, la géologie, l’e-commerce, l’épidémiologie animale, la détection de fumée, l’eye tracking, les environnements virtuels, la reconnaissance gestuelle, la vision par ordinateur ou encore les systèmes assistants.